L’obésité des animaux de compagnie

L’obésité est définie, selon l’OMS, comme  »une accumulation anormale ou excessive de graisse qui présente un risque pour la santé ». De nos jours, on comptabilise près de 35% des chats et 30% des chiens en surpoids en France et en Belgique.

Pathogénie de l’obésité et impact sur la santé

Un organisme subit une prise de poids lorsque l’apport calorique qui lui est fourni dépasse la quantité d’énergie dépensée : concrètement, on donne trop de nourriture à l’animal par rapport à ses besoins. Cet excès d’énergie va être stocké sous forme de graisse qui pourra être responsable de divers problèmes de santé.

Un apport calorique excessif peut être la conséquence d’une alimentation peu adaptée ou d’un manque d’exercice mais d’autres facteurs, comme un stress éventuel, doivent également être pris en compte. En effet, certaines études ont démontré que nos animaux de compagnie peuvent ressentir ennui et frustration, tout particulièrement lorsqu’ils vivent une vie très sédentaire. Ces sources de stress favorisent une prise de nourriture excessive. L’animal obèse est donc généralement un animal qui vit en intérieur, stérilisé et qui a accès à de la nourriture à volonté.

L’obésité a des conséquences néfastes sur l’organisme. De nombreux vétérinaires spécialistes en nutrition animale ont étudié les problèmes de santé chez les animaux obèses. Le constat est frappant : ces animaux ont un moins bon confort de vie et le risque qu’ils présentent certaines pathologies est augmenté de façon très significative.

La qualité de vie de l’animal obèse est altérée. Il se fatigue plus vite, joue moins… Même le simple fait de devoir se lever devient plus compliqué ! Il présente, par ailleurs, des difficultés respiratoires car la graisse en excès située au niveau de la cage thoracique comprime les poumons qui ont moins d’espace pour se dilater. L’animal obèse éprouve également souvent des difficultés pour effectuer sa toilette correctement.

Certaines pathologies sont nettement plus fréquentes chez l’animal obèse comme : l’arthrose, les affections au niveau de la colonne vertébrale, une tendance à l’hypertension artérielle, l’apparition de certains cancers, la rupture du ligament croisé antérieur chez le chien ou encore un risque trois fois plus important de développer un diabète sucré de type 2 chez le chat.
Lors d’opérations chirurgicales, l’animal obèse supporte moins bien l’anesthésie; il peut mettre plus de temps à se réveiller car certains produits anesthésiants restent stockés dans la graisse et s’éliminent beaucoup plus lentement.
Enfin, lors de net surpoids, la peau de l’animal s’étend et forme des plis qui constituent des zones de frottements. Ces frottements irritent la peau qui devient très sensible aux infections bactériennes et sujette à l’apparition de mycoses cutanées.

De manière générale, l’espérance de vie d’un animal obèse est diminuée de quasiment deux ans !

Diagnostic

Il est difficile de chiffrer le poids idéal des chiens ou des chats car de grands écarts existent en fonction de leur morphologie ou de leur niveau d’activité. Pour diagnostiquer l’obésité, le vétérinaire utilise différents outils comme des référentiels basés sur l’apparence de l’animal.

Traitement

Pour toutes les raisons citées précédemment (perte de confort de vie, risque très accru de développer certaines pathologies…), il est essentiel d’aider un animal obèse à perdre du poids et pour cela, vétérinaire et propriétaire doivent collaborer étroitement.

L’animal doit, non seulement, perdre du poids à court terme mais également maintenir son poids de forme sur le long terme.

Le régime le plus efficace consiste à restreindre l’apport calorique et à augmenter l’exercice. Le vétérinaire calcule les besoins énergétiques du patient afin de déterminer la quantité de nourriture adéquate. Les aliments spécifiques hypocaloriques seront utilisés et jeux et caresses viendront remplacer les récompenses alimentaires.
Les jeux et les activités sportives, notamment l’agility, ont un double intérêt : ils augmentent la dépense énergétique et stimulent également le chien, évitant tout ennui.

Lors de mise en place d’un régime pour un chat en surpoids, il faut bien veiller à s’assurer que le nouvel aliment proposé soit bien consommé. En effet, un chat obèse qui ne s’alimente pas pendant plus de 24h peut souffrir de “lipidose hépatique”, une pathologie qui met en jeu le pronostic vital de l’animal. Il est donc très important que le propriétaire prenne soin de tenir un journal de régime qui recense les quantités de nourriture distribuées et ingérées par son animal.

Une fois le régime mis en place, le vétérinaire sera consulté régulièrement pour suivre l’évolution de la perte de poids et réajuster le régime si besoin.

Le lien proposé ci-dessous vous redirige vers des programmes vous permettant de calculer précisément les besoins de votre animal et la quantité de nourriture à lui donner.
Calcul de la quantité de croquettes à donner à mon animal

Sources

  1. Merck Veterinary Manual,
  2. petobesityprevention.org,
  3. wsava.org,
  4. bsava.co.uk,
  5. Organisation Mondiale de la Santé,
  6. https://www.vetsmall.theclinics.com/article/S0195-5616(06)00096-9/abstract

Auteur : M. Hugo Haab Étudiant vétérinaire – Vetup®